Résumé : Chasseur de tête talentueux, ayant pour client les plus grosses entreprises du marché, Roger Brown (Aksel Hennie) affiche tous les signes extérieurs de réussite : grosse voiture, villa design à la déco clinique, Rolex, crinière de minet BCBG, jusqu’à une blonde et sculpturale épouse, directrice de galerie d’art (Synnove Macody Lund, qui, contrairement aux apparences, n’est pas une ex-mannequin mais critique de cinéma). Pour arrondir ses fins de mois et subsidier à la passion de sa chère et tendre, Roger est aussi cambrioleur de haut vol, spécialisé dans les tableaux de maîtres. Il flaire le coup juteux lorsqu’il se trouve en présence de Clas Grave, ex-partenaire d’un important prestataire de services militaires.Outre sa valeur sur le marché du travail high-tech, le wonder-boy retient l’intérêt de Roger parce qu’il est, par le plus grand des hasards, l’heureux propriétaire d’un authentique Rubens. Ne résistant pas à la tentation, Roger s’introduit chez Clas en vue de dérober le tableau. Outre qu’il aurait mieux fait de vérifier deux fois les états de service du bonhomme, Roger tombe sur un détail qui lui donne le sentiment d’être le dindon d’une farce empoisonnée. La suite tourne au cauchemar, sur les chapeaux des roues.
Mon Avis : Un thriller norvégien à la surenchère dramatique délirante mais efficace et maîtrisé. Un des meilleurs thriller que j'ai pu voir cette année. Rebondissements sur rebondissements, on ne s'ennuie pas une seconde. Morten Tyldum / Jo Nesbo... un ticket gagnant à retenir à l'avenir, surtout quand on a au casting Nikolaj Coster-Waldau de GAME OF THRONES. S’il sait user de l’efficacité du cinéma de genre hollywoodien, Morten Tyldum reste dans le ton scandinave, avec un humour à froid, des décors minimalistes, une narration au cordeau et de brusques montées de violence et d’adrénaline. Récit à la première personne, THE HEADHUNTERS offre un décalage savoureux - on peut apprécier la métaphore ironique de la représentation littérale de la loi de la jungle professionnelle : que se passe-t-il quand un chasseur de têtes en rencontre un authentique ? La moindre des réussites de Tyldum n’est pas de parvenir à créer petit à petit de l’empathie pour le détestable et très cynique Roger. Surtout, le réalisateur fait passer la pilule d’une surenchère joyeusement délirante dans la fuite en avant de Roger. Son film tient à une authentique construction dramatique où, dans ce jeu du chat et de la souris, chaque pièce finit par trouver sa place.