Résumé : Il
y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros
est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint
Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le
commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et
leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque
la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois
répressif initié par Dent. Mais c'est un chat – aux intentions
obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que
ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte
bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce
dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du
Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane…
Mon Avis : Les
quelques minutes projetées dès fin 2011 sur la fin du chapitre de
Batman, nous laissaient entrevoir une mise en scène léchée dans laquelle
on pouvait apercevoir les futurs personnages principaux. Et il y
avait cette phrase susurée par Selina Kyle alias Catwoman dedans : "There's a storm coming Mister Wayne" qui faisait
saliver d'envie et d'impatience. L'attente était interminable et
est-ce qu'on a été récompenser? En tout cas c'est belle et bien fini.
Le chapitre se termine comme il a commencé! Je développe. Lorsque que Christopher Nolan avait lancé sa trilogie à partir de BATMAN BEGINS, il y rêgnait une atmosphère mystique car le héros de sa trilogie sera avant tout un Bruce Wayne qui a perdu foi envers la société. Pour celà, rien de mieux que d'introduire la genèse du justicier masqué à partir de l'émergence de la
Ligue Of Shadow, dirigé par son mentor : Ra's Al Gul. Bien ancrée dans
le réel et rompant complètement avec la vision des précédents Batman, Nolan poursuit sur le thème de la folie dès le retour de Bruce Wayne vers la civilisation et tout ses dangers, et qui d'autre comme premier vrai vilain ferait l'affaire... et bien c'est naturellement Scarecrow (L'épouvantail) et son gaz hallucinogène.
Puis d'un second volet vient un chef d’œuvre : THE DARK
KNIGHT. Magnifié par la prestation époustouflante de Heath Ledger, qui
s'est réapproprié le némésis sombre de Batman, le rendant véritablement menaçant et imprévisible. Nolan poursuit dans sa thématique, en nous offrant une
vision ultra réaliste et noire de la société occidentale actuelle,
puisque le Joker de Nolan, tentait de faire imploser le pouvoir en
place par l'anarchie en employant des moyens plus vicieux les uns que
les autres. Il sera aidé par un autre vilain qui est lui même une allégorie au désordre en la personne de Double Face. Il était donc normal que les
attentes des spectateurs soient dès lors très haut placées.
Et enfin ce troisième volet nous place immédiatement dans la
continuité des deux précédents, avec les funérailles d'Harvey Dent, dont le
grand public ne connaissait que le bon coté (il fallait bien trouver une alternative vu que le Joker était vraiment mort hors caméra). L'inspecteur Gordon,
toujours joué avec autant de justesse par Gary Oldman, a une facette
plus étoffée et est tiraillé entre la volonté de révéler à la population, ce qui était vraiment devenu le procureur (un fou! Du nom de Double-Face) ou de respecter le défunt et préserver son image pour conserver les mesures qu'il avait prise pour lutter contre les malfrats. Sauf qu'un élément déclencheur va s'initier par l'intermédiaire de Selina Kyle, une cambrioleuse hors pair. Elle sera le fil conducteur du film et permettre à la véritable menace qui pèse sur la ville de Gotham City de mettre ses plans à exécution... en mettant hors jeu son protecteur : Batman.
C'est avec une énorme surprise que j'ai redécouvert Anne Hattaway en Catwoman. J'avais des doutes vu que le must avant elle c'était Michelle Pfeiffer. Mais ici Anne Hattaway crève littéralement l'écran de sa beauté, de son physique parfait et joue excellemment bien de son charme, dans un rôle de filou qui lui va comme un
gant. Chacune de ses apparitions nous électrifient, et son personnage
est sans cesse pris dans la balance entre intérêt personnel et
culpabilité.
C'est elle qui a le profil psychologique le plus creusé
et le plus intéressant du film. Ses actes serviront indirectement
l’intérêt de Bane dans un premier temps. C'est la menace qui viendra clore la trilogie. Un nouveau vilain et nouvel
ennemi de Batman, interprété par un Tom Hardy (qui commence à se plaire à
interprèter des personnages sous stéroïdes après BRONSON et WARRIOR), dont Nolan tente bien que mal d'en faire le Caïn de Bruce Wayne en l'affiliant à cette Ligue Of Shadow.
Bane, je peux toutefois regretter de ne l'avoir pas vu montée en
puissance progressivement dans THE DARK KNIGHT RISES. Une belle campagne de promotion pour nous pousser dans les salles et voir une confrontation dantesque avec Batman, mais çà a fait Chhhpliitt!! Que dalle. Ok Tom Hardy a pris une belle voix bien grave pour compenser son masque mais à part çà? Je pense que l'utilisation du "venom", le stéroïde
expérimental qui fait la force de Bane dans la BD (et qui lui fait décupler une monstrueuse musculature)
aurait été le bienvenue, surtout dans les combats à mains-nu, car à l'origine c'est le seul vilain qui bat Batman en lui
abimant sérieusement le dos. Le Bane de Nolan, nous est livré un peu brute
de décoffrage pour un final où il disparait comme il est apparu : à la
và-vite! Une ou deux scènes d'anthologies comme pour le Joker, aurait
permis à Hardy d'exprimer tout son talent. En tout cas, le physique
d'un THE ROCK aurait été parfait pour ce rôle imposant.
Miranda
Tate, interprétée par la frenchie Marion Cotillard, n'apporte que
très de crédit au film et son personnage n'est pas assez étoffé pour
entretenir le fameux suspense que tente de nous cacher Nolan à son
sujet. D'autant plus que les rares passages que son personnage a, c'est une gamine coincé dans "le puit des âmes" qui lui vole la vedette. Cotillard a très mal
interprété son rôle. C'est limite si çà m'a pas saoulé qu'elle débarque au casting et plombe le film de sa présence (Nolan aurait du prendre une indienne pour être raccord avec les origines du personnage) et c'est dommage, quand on découvre l'importance de Miranda Tate dans la saga Batman. C'est le vrai point négatif du film!
Bruce
Wayne, lui, incarné par Christian Bale, est beaucoup plus effacé dans
ce dernière opus. Exténué, vivant reclus de la société depuis 8 ans, il ne tient
debout que grâce à une canne et n'a plus aucune raison de vivre. Le
temps du Batman infaillible semble à des années lumières. La page
chauve-souris est définitivement tournée dans sa tête, et son corps est
celui d'un vieillard. J'ai beaucoup apprécié l'auto-dérision dont il fait preuve, notamment avec Alfred au début du film. Ce
n'est qu’après l'acte déclencheur de Catwoman, et supplier de revenir par l'agent de police John Black (le personnage mystère) qui découvre le chaos dont se trouve la ville, qu'il va revêtir son légendaire costume
noir.
Et en parlant de John Black
justement, qui aurait pu dire que Nolan n'avait pas uniquement fait appel à Joseph
Gordon-Hewitt à cause de sa précedente collaboration dans INCEPTION lol, mais bien parce qu'il allait être
celui qu'on attendait tous (sans vouloir spoiler). Sa seule
préoccupation est de sauver les enfants de son
orphelinat du chaos ambiant et d'aider Bruce Wayne à retrouver foi en lui ;). J'ai adoré cette approche du personnage et jusqu'au bout Nolan se sera réapproprié l'identité d'un personnage de bande dessinée et d'en faire un autre à l'écran comme pour le Joker.
Et justement, faute d'avoir pu en
remettre une couche avec le Joker, Christopher Nolan s'est attaché à
donner une fin à l'idéologie de Ra's Al Gul et de son armée, à savoir
détruire Gotham City, ville de tous les vices, en réalisant une "fin du
monde" démentielle! L'enjeu est la mise à l’épreuve de la croyance des
hommes de pouvoir (quel qu'il soit), dans le bien-fondé de leur action,
dans l’intérêt de conserver la société telle qu'elle est, et de se
battre pour elle.
Ma bémol pour TDKR ce sont les combats justement qui paraissent pénibles pour les protagonistes notamment ceux avec Batman. Certes, il est
censé ne plus avoir la même forme qu'avant, mais il est quand même super
rigide par rapport à ce qu'on avait vu de mieux dans les précèdent
opus. J'avais l'impression de voir des prises de Catch. Heureusement que l'artillerie lourde est de sortie!
Voilà! Tout cela n'est pas aussi sombre que dans THE DARK KNIGHT, car ce dernier volet c'est carrément l'apocalypse, avec une ville qui s'écroule, l'avènement de la folie avec ce tribunal qui a pour seul juge l'épouvantail. Mais lorsque la conclusion arrive et que l'on apprend la véritable identité de John Black, l'épilogue qui est crée, donne au final un peu d'espoir à ce que l'aventure se poursuive. Je retiendrais surtout dans la saga Batman de
Christopher Nolan, qu'on a
droit à une mise en scène pleine de maîtrise, qui nous plonge pas dans
la surenchère de séquences spectaculaires juste pour nous en mettre
plein la vue au détriment de l'histoire, ce qui éclipse d'un revers de
main tous les films Marvel Production possible et imaginable sortis à ce
jour. Ce chapitre vient
donc clôre une trilogie qui va repousser (je l'espère) encore pendant
longtemps l'envie d'un prochain reboot. C'était long (2H45) et pourtant
à aucun moment je n'ai baillé. Bravo! Maintenant place au MAN OF STEEL
l'an prochain ;)