Jour J -1 est "THE HOBBIT - AN EXPECTED JOURNEY" sortira demain dans les salles. Le film sera projeté dans certains cinémas en 48 images par secondes (au lieu de 24) couplé à la 3D, un format que le réalisateur du "LORD OF RINGS" veut ériger en standard. Le High Rate Frame, révolution ou ratage ? Chacun d'entre nous pourra désormais se faire sa propre opinion.
L'AVENEMENT D'UN NOUVEAU STANDARD VISUEL
Pour le premier volet de la trilogie "THE HOBBIT", Peter Jackson a utilisé des caméras numériques permettant de tourner en 48 images (48 i/s) par seconde, soit le double de la vitesse habituelle. Ce format innovant, le HRF (High Frame Rate), est censé donner une qualité 3D plus fluide et plus nette, et donc une expérience cinématographique beaucoup plus réaliste. Pour autant que le film soit projeté à la même vitesse bien sûr!
Mais il semblerait que ce nouveau format ait déjà ses détracteurs. "L'image est trop nette. Tout à l'air comme accéléré. Cela ressemble plus à un film tourné pour la télé, parfois trop réel, voir faux", rapportait le quotidien Los Angeles Times, après la vision d'un extrait de dix minutes du film. Certains professionnels ont carrément estimé que le film donnait la nausée et la migraine.Peter Jackson admet qu'il faut un temps d'adaptation aux spectateurs, mais prétend que cela est assez rapide et que cette technique apporte "une clarté et une fluidité d'image grandement améliorée".
LE 24 I/S, UN FORMAT VIEUX DE 85 ANS
En Novembre, le réalisateur défendait déjà sa position sur Facebook: "Aujourd'hui, à l'heure du numérique, il n'y a aucune raison de rester au 24 images par seconde. (...) La science nous dit que l'oeil humain cesse de voir les images à partir de 55 images par seconde. Ainsi, filmer à 48 i/s donne beaucoup plus d'illusion que c'est la vraie vie. (...) Cà donne au film une magnifique qualité d'immersion."
Il est vrai que le format 24 i/s est agé. Il a été standardisé en 1927, avec l'apparition du cinéma parlant. Ce format permettait une bonne synchronisation avec la bande-son et permettait aussi d'économiser de la pellicule, qui coutait très cher. Désormais, ce standard n'a plus vraiment raison d'être. Le tournage en 48 i/s est par ailleurs intéressant pour les films qui se composent en majorité d'effet spéciaux, car il offre d'avantage d'images pour la post production.
Mais encore une fois, les critiques ressurgissent. Selon le magazine spécialisé Variety, "tout prend une qualité exagéré et artificielle dans laquelle la fausseté des décors et des costumes devient évidente".
LE HIGH FRAME RATE PAS DU NOUVEAU
Le superviseur des effets spéciaux de "2001 l'Odyssée de l'espace", Douglas Trumbull, avait déjà mis au point le procédé Showscan à la fin des années1970. A l'aide d'une pellicule 65 mm dont les images étaient projetées à la fréquence de 60 images par seconde, ce système de projection offrait une définition et une netteté jusqu'alors inédite. Mais le Showscan était en avance sur son temps et Trumbull s'est heurté aux limites techniques et financières de l'époque.
On retrouve également le High Frame Rate dans certains attraction de chez Disney comme le "Star Tour" de George Lucas et l'attraction 3D de "King Kong", toutes deux tournées en 60 images par secondes.
JAMES CAMERON, UN ALLIE DANS LA BATAILLE
Le réalisateur James Cameron, l'un des pionniers de la 3D, est un allié de poids dans la bataille pour ériger le High Frame Rate en nouveau standard. Le réalisateur canadien a d'ailleurs affirmé qu'il filmerait son "Avatar 2" (sortie à Noël 2014) en 60 images par seconde. Ce procédé ne diffère pas grandement du tournage en 48 images par secondes, ne nécessite pas de nouveau matériel de projection et améliorerait davantage la stéréoscopie. Le réalisateur affirme qu'en augmentant la vitesse de projection, les spectateurs vivront mieux l'expérience 3D.
On se souvient des critiques envers le parlant dans les années 20 ou encore envers la 3D. Aujourd'hui, le High Frame Rate peut devenir un standard. Seul obstacle à cette révolution : la Télévision. Avec nos écrans ultraplats de dernière générations, les téléspectateurs bénéficient d'une qualité d'image exceptionnelle. Si cette évolution continue, les blockbusters fantastiques en 3D, très chers à réaliser, pourraient bientôt disparaître des grands écrans.
Le résultat çà sera pour demain...
Bonne soirée!